Je me suis tenu à distance du blog ces derniers temps... La fin du périple arrivant, j'ai envie de retenir les jours, de profiter de tout ces instants, tout ces moments partagés, ces rencontres, ces découvertes...
C'est assez étrange comme sentiment, je suis triste à l'idée de quitter la ville, de mettre fin à mon voyage, et en même temps j'ai aussi comme dirait l'autre "le mal du pays"... Je suis parfois plus qu'impatient de retrouver mes proches, mes repères, ma langue, pouvoir comprendre une conversation sans l'écouter, laisser ma paroles s'emporter et dépasser mes idées... toutes ces choses qu'on fait dans sa langue maternelle et que je ne fais que très rarement depuis deux mois...
Ce sentiment partagé coïncide avec ma perception de cette ville, comme une immense fête foraine qui donne des hauts le coeur un instant et euphorise l'instant d'après, donnant le sentiment d'exister vraiment, de faire partie de la communauté des hommes, qui travail dur la journée, font des profits et se perdent et s'oublient les soirs, entre fête, musique et alcool... Sentiment d'être à plusieurs, ensembles, dans le même bateau, puis le lendemain au réveil, on se sent plus seul que jamais...
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| "dans mon quartier" : the projects, immeubles HLM en plein coeur de Manhattan, à deux pas du Lincoln center et du Metropolitan Opera, Luxe et cages à lapin cohabitent... |
Ces derniers temps, voyant arriver la fin, je cherche parfois à retenir les jours, les minutes, à garder les gens, les sourires, à prolonger les rencontres, multiplier les découvertes... Ma caméra à la main, j'ai le sentiment que parfois je peux ralentir le temps en appuyant sur le bouton, ou en tout cas le démultiplier, lui donner une continuité à travers ce que sera le documentaire...
Une idée qui fait sens, je suis là pour faire un film, mais elle me renvoit à ces centaines de gens que je croise et observe qui profite de leur vie au travers de leur téléphone portable, capturant des moments magiques, les transformants en amas de pixels qui ne sont maintenant que des souvenirs numériques, que leurs yeux mêmes n'ont vu que sur écran LCD...
On vit nos vies par procuration.
Des pensées un peu sombres, rien à voir avec mon état d'esprit, je souris chaque matin en me levant, pas d'inquiétude, et je suis plus qu'heureux de faire ce que je fais... bien des doutes parfois, mais je poursuis la démarche, jusqu'au bout, dans quelques 11 jours, j'aurai accumulé et retenu tout ce que j'aurai pu, afin de passer des heures à monter par la suite...
A vite
